Aix Marseille Provence, un enjeu d’égalité et de démocratie.

La fragmentation du territoire que nous constatons appelle plus de solidarité et de mixité sociale : la métropole AMP pourra-t-elle répondre à cet enjeu crucial pour ses habitants ?

Les deux leviers qui pourraient porter cette réponse, le développement des services publics et la démocratie, apparaissent cependant largement absents.

En outre le contexte n’est pas favorable. La place respective du marché et de la solidarité dans l’ordre juridique des territoires, ainsi que les motifs affichés de la réduction du périmètre de l’action publique (restrictions financières et « modernisation ») débouchent sur une mise au pas des collectivités territoriales. Celles-ci sont sommées de répondre aux injonctions des politiques libérales et d’austérité.

De plus les attaques conjuguées à l’encontre du droit du travail, du statut de la Fonction publique visent à l’acceptation de la démonstration de l’insuffisance et de l’incapacité des services publics, devenus à l’instar des agents les boucs émissaires de ces politiques libérales.

La lutte contre les inégalités et contre la mise en concurrence des territoires, aurait dû être l’objectif majeur, mais la réduction de la dépense publique a été placée au centre des préoccupations. Or nous ne souhaitons pas que l’aggravation des inégalités territoriales et sociales autour et dans l’espace métropolitain, le risque de pression des grosses structures sur les plus petites, le manque de démocratie, l’éloignement du citoyen des instances de décision, loin d’atténuer les inégalités très fortes, accentuent la concurrence entre les collectivités, sur fond de clientélisme et d’accords politiciens.

L’action syndicale est alors majeure et la FSU développe ses deux axes de défense des services publics et des agents : parce que ceux-ci sont la variable d’ajustement de décisions de gestion nous défendons les services de proximité rendus à la population, l’égalité des droits et l’harmonisation des statuts sociaux sur la base de la situation la plus favorable.

En particulier nous réclamons un audit social réalisé par un organisme indépendant qui permette de connaître la situation réelle issue des territoires et de définir des objectifs négociés avant toute décision, les instances paritaires, comité technique notamment, devant retrouver un rôle central et constituer un espace de véritable négociation sociale.

Nous souhaitons également que le conseil de développement de la Métropole soit enfin mis en place avec ceux des territoires et que leurs membres puissent avoir de véritables moyens pour exprimer leurs connaissances des réalités, analyses et propositions d’actions.

Enfin l’élection des conseillers métropolitains au suffrage universel direct, prévue par la loi MAPTAM de janvier 2014, doit être mise en œuvre sans tarder et sans recul sur les textes actuels d’interdiction du cumul des mandats.

Philippe Chalande