Marseille : les syndicats entrent en campagne métropolitaine

la-provIls veulent « taper du poing sur la table » et menacent « d’actions plus dures dès la rentrée de la Toussaint ». Les territoriaux de Force ouvrière sont en meeting aujourd’hui au siège de l’Union départementale de Noailles. Une démonstration de force proposée aux agents de la Ville et de la Métropole dans le cadre de leurs heures d’information syndicales, lors de laquelle le secrétaire général, Patrick Rué, entend lancer « un avertissement » aux deux collectivités. Effectifs des écoles et des crèches, effectifs des services de la Métropole à la propreté, la voirie, nouvel organigramme de la Ville de Marseille, transfert de personnels : les sujets de tensions ne manquent pas. Au premier rang desquels le dossier des agents de surveillance intérimaire interclasse (Asic), ces 300 contractuels embauchés dix heures par semaine dans les écoles marseillaises, pour lesquels FO réclame un statut d’agent à temps non complet, 28 heures hebdomadaires. À défaut d’accord, « un préavis de grève pourrait être déposé après les vacances de la Toussaint ».

Mais au-delà des revendications catégorielles, Patrick Rué ne s’en cache pas : « FO part en campagne. » L’objectif, ce sont les élections professionnelles du 8 décembre prochain, les premières au sein des 7 200 agents de la nouvelle collectivité. L’un des grands enjeux de la Métropole. Quels seront les syndicats qui vont compter dans la nouvelle collectivité ? Sur quel mode vont s’instaurer les rapports avec l’administration ? Pour tout dire, la cogestion « à la marseillaise » avec Force ouvrière va-t-elle perdurer sur le nouveau territoire ? « Pour nous, il s’agit d’harmoniser à la hausse les droits de tous les agents métropolitains », plaide Patrick Rué qui prendra la tête de la liste métropolitaine FO.

« La vague sera moins haute que prévue »

En face, cinq autres organisations devraient être en lice (dépôt des listes le 27 octobre), très diversement implantées sur le territoire métropolitain. Largement majoritaire (55 %) à Marseille et ex-MPM, FO est aussi le premier syndicat à égalité avec l’Unsa dans le pays d’Aix et à Aubagne. À Salon (Agglopole Provence) en revanche, la FSU domine (alors que FO est quasiment inexistante) ; à Martigues, c’est la CGT. Enfin, à Istres Ouest Provence, le petit syndicat autonome de la fonction publique territoriale (SAFPT) représente 23 % des agents.

D’après les projections, Force ouvrière ne peut espérer la majorité absolue. Mais elle totaliserait au moins 35 % des suffrages, devant le SDU, la CGT et l’Unsa. « La vague sera moins haute que prévue », estime Patrick Rué qui prédisait, en 2012, un « tsunami syndical ».

Quelle place l’administration métropolitaine accordera-t-elle au syndicat majoritaire ? N’y aura-t-il, comme c’est le cas à la Ville de Marseille, qu’une seule organisation reçue par le président Gaudin ? Le 27 octobre prochain, FO sera reçu pour la première fois par l’administration métropolitaine sur la question des effectifs de la propreté. Son interlocuteur sera le directeur des services de la Métropole Jean-Claude Gondard (qui reste DGS à temps partiel de la Ville). À notre connaissance, les autres organisations syndicales n’ont pas été conviées.

Sophie Manelli